La
cible 1 de la démarche HQE : La relation (harmonieuse) des
bâtiments avec leur environnement immédiat
12.03.2009
22:33
La première des 14 cibles de la démarche
HQE recherche une relation harmonieuse des bâtiments avec
leur environnement immédiat, comment cela se traduit-il
dans la réalité ? Comment concevoir un territoire
de haute qualité environnementale ? Cette cible est souvent
jugée par les professionnels comme la plus difficile et
la plus subjective, comment tiré profit de ces contraintes
? Comment exploiter intelligemment lanalyse du site et les
données contextuelles issues de cette étude ? Cette
première cible semble être la plus utile tant en
terme dimpact sur lenvironnement (pollutions, nuisances
et risques pour les usagers), que sur lorganisation du bâti
et des avantages que le projet tire de son territoire (soleil,
lumière, vues, calme, ambiances, santé, collecte
des eaux pluviales
).
Elle se divise en quatre sous-cibles :
- Aménagement de la parcelle pour un développement
urbain durable
- Qualité d'ambiance des espaces extérieurs pour
les usagers
- Impacts du bâtiment sur le voisinage
- Gestion des risques naturels, technologiques, sanitaires et
des contraintes liées au sol
1. Aménagement de la parcelle pour
un développement urbain durable
Lobjectif de cette première sous-cible
est de sassurer que le projet sinscrit bien dans la
logique de développement durable de son territoire, cest
le cas par exemple du Collège Jean Claude Izzo à
Marseille qui complète l'infrastructure locale et rentre
en adéquation avec le projet Euroméditerranée.
A une autre échelle, le siège du Crédit agricole
d'Ille et Vilaine à Saint Jacques de la Lande, ou la plateforme
logistique LR Services à Beauvais tiennent compte de la
politique de la collectivité en matière d'aménagement
et de développement durable du territoire.
Lurbanisation excessive, la consommation et le mitage du
territoire entraînent artificialisation et limperméabilisation
des sols. Cet étalement urbain menace non seulement la
faune et la flore, mais sont sources aussi de risques naturels
(glissements de terrains, coulées boueuses, inondations).
Ainsi il est recommandé de limiter cette consommation de
territoire en favorisant la mutualisation et loptimisation
des services (voiries, parkings souterrains, partage avec des
bâtiments voisins).
Les anciennes zones industrielles, voie ferrés, bâtiments
désaffectés
constituent des territoires réexploitables
sans nuire à lenvironnement, ainsi il est encouragé
de travailler et doptimiser les requalifications urbaines.
Par exemple, le pôle administratif des Mureaux a pris part
à la requalification de son quartier, avec la réhabilitation
et lextension de lancienne Mairie.
Par ailleurs, il est demandé que le projet puissent évoluer
en intégrant dans son plan masse ses mutations à
venir : Les changements de fonctions de certaines zones ou de
certains bâtiments, les extensions verticales ou horizontales,
les transformations diverses, etc.
De plus, dans cette optique de développement durable il
est important que le projet napporte pas de nouvelles contraintes
pour la collectivité et ni ne nécessite le déploiement
de nouveaux services, de nouvelles infrastructures, de nouveaux
réseaux, etc. au contraire, il doit être cohérent
par rapport aux infrastructures disponibles pour lénergie,
en particulier les énergies renouvelables, lassainissement,
la gestion des déchets, les ressources en eau, les services,
etc.
Le deuxième point de cette sous-cible demande doptimiser
les accès au site et la gestion des flux, à travers
une réflexion sur laménagement des déplacements
sur la parcelle, en continuité avec les déplacements
du quartier. Ces cheminements doivent être lisibles, sécurisés,
et accessibles pour les personnes handicapées et doivent
favoriser les liaisons douces (cheminements piétons, pistes
cyclables
). Le bâtiment 270 pour l'Icade à
Aubervilier illustre cette demande en formant un signal vertical
à l'entrée du site des EMGP, son accès est
orienté vers le coeur du site, en direction des services
offerts par celui-ci.
De même les bâtiments du siège du Crédit
agricole d'Ille et Vilaine à Saint Jacques de la Lande
sorganisent en fonction des flux de circulation, de livraison
et des contraintes acoustiques liées à la proximité
du périphérique de Rennes. Les accès de la
plateforme logistique Eole pour Louis Vuiton favorisent les déplacements
piétons
La problématique des transports pour
les approvisionnements et les livraisons a été prépondérante
pour le choix du site de la plateforme logistique LR Services
à Beauvais, elle est implantée au centre des axes
de circulations structurants.
Le troisième point défend les modes de transports
et déplacements urbains propres, pas ou peu polluants.
Il recommande des aménagements particuliers incitant à
lusage de ces modes de transport. (transports en commun,
pistes cyclables, mails piétonniers, local vélo,
parking spécifiques et bornes de recharges pour les véhicules
à énergie propre, etc.). Ce point favorise aussi
les approvisionnements et les livraisons par tous les moyens permettant
une amélioration environnementale (rail, fluvial, camions
respectant la norme euro II, véhicules à énergie
propre (gaz, électrique, hybride...), etc.).
Le projet doit au contraire dissuader le recours aux véhicules
personnels si les transports en commun sont bien développés
et limiter les emplacements de parking au minimum demandé
par les réglementations locales. Ainsi de nombreux projets
situés en milieu urbain dense, à proximité
des transports en commun, ont réduit la surface stationnement
en faveur d'installation pour les deux roues, cest le cas
de limmeuble Gecina à Boulogne Billancourt, du pôle
administratif des Mureaux, de la Tour Granite à la Défense,
ou de la faculté de sciences sociales à Mulhouse
Cette sous-cible insiste, dans le point suivant,
sur la préservation et lamélioration des écosystèmes,
des qualités écologiques et paysagères du
site. Face à lartificialisation et la consommation
croissante du territoire, laménagement de la parcelle
doit permettre de préserver ou daugmenter les surfaces
végétalisées, de valoriser le territoire
par son paysage et dassurer une continuité écologique
des espaces créés avec les espaces végétalisés
existants dans le contexte territoriales ou sur les parcelles
voisines. Dans cet objectif, il est commun pour les projets HQE
de conserver les arbres et la végétation existants
comme pour Le Crédit Agricole d'Ille et Vilaine, le Lycée
Carnot à Roanne, Hôpital d'Alès
A Aubervilliers,
l'ancien parking du bâtiment 270 de l'Icade est devenu un
espace végétale préservant des arbres d'alignement
existant ; De même limmeuble Gecina à Boulogne
Billancourt offre dimportantes surfaces paysagés
et de toitures végétalisées ; Le pôle
administratif des Mureaux souvre en trois patios végétaux
; La rénovation de la Tour Olivier de Serre à Paris
a permis de multiplier les surfaces plantés par 5 ; Le
Collège Jean Claude Izzo à Marseille à réduit
de 40% de l'imperméabilisation du sol par rapport à
l'existant, en faveur de la végétalisation du site
Il sagit aussi de modeler le terrain en utilisant ses caractéristiques
naturelles préalables : Ainsi lhôpital d'Alès
a été implanté dans le respect de la topographie
naturelle du terrain pour limiter les mouvements de terre.
De plus, il est aussi préférable de favoriser la
présence végétale maximale sur les surfaces
bâtis et non-bâtis et de permettre lintégration
paysagère partout où cela est possible : parking,
enveloppe du bâtis, toitures, façades, les murs pignons,
clôtures, écrans acoustiques, dispositifs de sécurité,
zones déchets et livraisons
Dans la continuité de ce point, la demande
suivante concerne la préservation et lamélioration
de la biodiversité à travers diverse contribution
au développement des écosystèmes, espèces
végétales et animales qui existent naturellement
sur le site, ainsi que des arbres remarquables. Il sagit
par exemple de perturber le moins possible la faune (bruit, éclairage)
et endommager le moins possible la flore (rejets polluants).
Ce point demande aussi de contribuer au développement et
à la diversification de la faune et de la flore locale.
La protection de la faune passe par la reconstitution de lhabitat
et des conditions de vie sur la parcelle (nichoirs, nids doiseaux,
abreuvoirs, mangeoires
), jusquà la création
dune biodiversité positive. La diversification de
la flore nécessite un travail sur les types de milieux
et strates végétales, par la plantation despèces
végétales diversifiées, non invasives, bien
adaptées au climat, au terrain, et en cohérence
avec les espèces du territoire environnant.
Cest dans cette optique que le traitement paysager de la
plateforme logistique Eole pour Louis Vuiton participe à
l'amélioration de l'écosystème et de la biodiversité
(bassins paysagers constitués de plantes aquatiques et
semi-aquatiques). Pour lunité d'affinage de Saint-Cloud
dEau de Paris, un inventaire faunique et floristique du
site a été réalisé, conduisant à
une gestion différenciée des espaces naturels. De
même, au lycée Carnot de Roanne, les arbres existants
furent conservés et les aménagements extérieurs
furent conçus comme un écosystème vivant
accueillant et favorisant la biodiversité.
Enfin le dernier point de cette sous-cible aborde la gestion des
eaux pluviales et des eaux usées, leur intégration
paysagère, et les aménagements pour limiter les
risques dinondation et de pollution diffuse. Le projet doit
pouvoir limiter le ruissellement des eaux pluviales en optimisant
les rétentions (par toitures végétalisées,
puits, bassins d'orage paysagers, cuves de récupération,
etc.), ou les infiltrations (par fossés ouverts, mares
écologiques, noues paysagères, bassins paysagers,
etc.). Il doit prévoir aussi la gestion des eaux usées
paysagères (filtres plantés de roseaux, lagunages,
bassins à microphytes, épuration hélio biologique
en milieu fermé etc.(voir filtre planté)) et la
récupération et le traitement les eaux de ruissellement
polluées. Pour cela il est important davoir une bonne
connaissance des données pluviométriques et du sol
et de son coefficient dimperméabilisation. Plusieurs
projets ont mis en place des bassins de rétention comme
le collège Jean Claude Izzo à Marseille ou lhôpital
d'Alès avec un traitement des eaux pluviale
2. Qualité dambiance des espaces
extérieurs pour les usagers
Lextérieur dune construction
est souvent traité comme son négatif. Espace résiduel,
parking, "espaces verts" sont laissés sans programme,
ni projet, sans échange, ni continuité avec la vie
du bâtiment
Les espaces extérieures sont de
moins en moins publics et de plus en plus morcelés, isolés,
sécurisés. Ils sont utilisés pour les stationnements,
les équipements techniques, les aires de livraisons
Lenjeu de la deuxième sous-cible demande de mener
une réflexion approfondis des ambiances climatiques, acoustiques,
visuelles, et une étude de léclairage, laccessibilité,
la pollution visuelle et la salubrité des espaces extérieurs.
A partir de l'analyse du site, des données contextuelles,
des avantages et des contraintes du site, et des activités
à venir, il sagit de proposer un travail minutieux
détude dambiance pour améliorer celle-ci
et limiter limpact des équipements ou activités
bruyantes, des masques générés, des nuisances
liées aux circulations, mais aussi aux effets du vent,
des précipitations, du soleil, etc. Ainsi le travail des
espaces extérieurs consiste à créer un cadre
de vie agréable pour les usagers des bâtiments et
de la parcelle.
La première demande concerne les ambiances
climatiques. A partir dune étude relative au vent,
aux précipitations et au soleil, il sagit de traiter
leurs effets indésirables par des dispositifs architecturaux
ou paysagers. Par exemple, il est possible de protéger
les espaces occupés, les entrées, les façades
exposées en les positionnant de manières adéquat
par rapport à la pluie et aux vents dominants; Il est judicieux
aussi de créer des espaces extérieurs lumineux,
tempérés, ensoleillé ou ombragé si
nécessaire, en tenant compte du bâti pour exploiter
ou se protéger des effets de masque. Une multitude de dispositifs
sont possibles pour travailler sur ces ambiances climatiques:
depuis la simple pergola, lécran contre le vent,
aux aménagements extérieurs participant à
la bioclimatique du site et du bâtiment, les protections
végétales des façades en été,
les toitures et les espaces ombragés et végétalisés
limitant les réverbérations de chaleur sur le bâti
et les espaces extérieurs occupés, le choix des
revêtements de voiries pour limiter la réverbération
ou diminuer la chaleur emmagasinée, limplantation
despaces verts entre le bâti et les façades
pour limiter les surchauffes du bâti, la protection des
cheminements piétons extérieures. Plusieurs projets
eurent le soin de simplanter en fonction de la direction
des vents dominants comme le Lycée Carnot à Roanne,
le Collège Jean Claude Izzo à Marseille. De même
la conception architecturale de la Tour Granite à la Défense
(volume biseauté et effilé) limite les phénomènes
d'accélération des vents particulièrement
important dans le quartier de la défense. La plateforme
logistique Eole pour Louis Vuiton prend en compte les vents dominants
et les expositions au soleil : quai orienté à l'ouest
équipé de sas et de auvents, protections solaires
au sud, shed orienté au nord, traitement paysager participant
à la protection des vents (rideau d'arbre sur le parking).
Le deuxième point concerne les ambiances acoustiques. Il
sagit didentifier et de traiter les sources de bruit
générées par lenvironnement immédiat
ou par le projet : les bruits des équipements techniques,
des sources extérieures (voies, équipements voisins,
etc.), des activités bruyantes de la parcelle (accès,
circulation, entretien, livraisons, etc.). Le traitement peut
prendre la forme de protection ou de dispositif spatiale adéquat,
mais aussi organiser le positionnement correct des activités
du projet, des installations, des équipements techniques,
des circulations de l'opération en fonction de leur nuisance.
Les dispositions architecturales et techniques peuvent aller au-delà
dun simple aménagement de la parcelle comme la mise
en place décrans, la protection des zones de livraisons,
le capotage et le traitement des installations techniques permettant
des émergences plus faibles que la réglementation,
la mise en place de revêtement de voiries limitant les nuisances
sonores, de merlons de terre acoustique comme celui protégeant
le bâtiment du centre de relation clients Printania à
Bourges de la route nationale. De même léquipement
culturel de Fontaine améliore son site en limitant les
nuisances et déployant une isolation phonique en protection
vis-à-vis du tramway. A proximité d'une future ligne
TGV, le Bâtiment A4C de Meunier Immobilier à Paris
a fait lobjet dune étude vibratoire et électromagnétique
Le point suivant concerne les ambiances visuelles
et les vues agréables. Un projet HQE doit souvrir
et sorienter vers le paysage, vers lenvironnement,
vers le patrimoine naturel et bâti, et valoriser un ensemble
de repères visuelles. Il est possible aussi denrichir
cette démarche par des aménagements dagrément
(Composition paysagère, perspectives, parcours, passerelles,
promontoires
). Ainsi le Crédit agricole d'Ille et
Vilaine à Saint Jacques de la Lande ouvre des vues, des
perspectives et des espaces de vie au sein du projet. De son coté
la Tour Granite à la Défense tente de sintégrer
en continuité et en harmonie avec les volumes des tours
voisines.
Il sagit par ailleurs déviter les nuisances
visuelles, le cas échéant de limiter les vues et
laménagement des espaces donnant sur des paysages
de médiocre intérêt. De nombreux projets utilisent
de la végétation comme écran visuelle, cest
le cas des locaux transformateurs et du groupe électrogène
du Centre de relation clients Printania à Bourges, de la
déchetterie de Luneville, ou de lunité d'affinage
de Saint-Cloud pour Eau de Paris
Le quatrième point concerne les ambiances
nocturnes et loptimisation des éclairages extérieurs.
Tout en posant les problèmes déconomie dénergie
et de pollution visuelles nocturnes : les questions de confort
et de sécurité des espaces extérieurs (cheminements,
stationnements, livraisons
) ne doivent pas être négligées.
Cela sopère en optimisant cet éclairage et
en évitant les excès, les illuminations superflus,
ou situé trop en hauteur
Il est possible par exemple
de dissocier léclairage de chaque zone, ou bien de
le limiter avec des détecteurs de présence
Le point suivant demande une prise en compte
des risques de pollutions des espaces extérieurs, et en
particulier les pollutions de lair et du sol, en assurant
des espaces extérieurs sains. Le site doit être protégé
déventuels nuisances ou de risques sanitaires provenant
par exemple des extractions dair du bâtiment, des
tours aéroréfrigérantes ou dactivités
industrielles voisines. Cela peut se résoudre par des plantations
ni toxiques ni allergènes, mais traitant par absorption
les polluants de lair, ou bien en établissant un
zonage des activités potentiellement polluantes et dangereuses
pour la santé, ou sources de nuisances olfactives ( zones
déchets, zones dattente des véhicules en entrée/sortie
des stationnements, parcours de livraisons des poids lourds, activités
polluantes, espaces fumeurs, etc). Dans cette optique, la déchetterie
de Luneville a décidé de couvrir toutes les zones
de travail pour limiter l'envol de poussière de déchet
et limiter les odeurs.
Le sixième point ouvre la question de
laccessibilité, du bien-être et de la convivialité.
Non seulement les réglementations sur laccessibilité
doivent être respectées (signalétique, taille
et emplacement des panneaux, jeux sur les couleurs, marquages
au sol, dispositions pour les personnes à mobilité
réduites, les malentendants, les déficients visuels,
etc.). Le projet doit également offrir des aménagements
conviviaux, des espaces de repos paysagées, des lieux ludiques
ou pédagogiques, et durable (parcours, mobilier urbain,
plantation, bornes
)
Le dernier point rejoint le troisième
en traitant des pollutions visuelles et en particulier celles
dues aux affichages, enseignes ou à léclairage.
Il sagit détudier avec précision la
localisation, la taille, la cohérence des enseignes ou
des publicités commerciales : chartes graphiques, dimensions,
etc.
3. Impacts du bâtiment sur le voisinage
La troisième sous-cible tente de mesurer
et de limiter les impacts du projet sur le voisinage, en défendant
les droits des riverains et leurs respects. Dans un contexte donné,
urbain ou suburbain, et face aux caractéristiques particulières
du site : il s'agit avant tout de ne pas dégrader la situation
existante et, dans la mesure du possible de l'améliorer.
Le projet doit principalement prendre en considération
les droits des riverains au soleil et à la lumière,
droits aux vues, droits au calme, droits à la santé,
et droit à lobscurité nocturne. La nouvelle
implantation du bâtiment ne doit pas nuire aux occupants
des parcelles voisines (habitant et usager). Cette cible est importante
pour les activités sources de fortes nuisances (industries
mais aussi cours de récréation par exemple) et elle
doit être considérée en priorité pour
les populations les plus sensibles (logements ou établissements
de santé).
Se préoccuper du droit au soleil et à
la lumière des riverains, cest avant tout éviter
de créer des ombres ou des masques sur les bâtiments
voisins, cest aussi optimiser la durée densoleillement
par limplantation, le profil, la volumétrie du projet.
Une étude par héliodon ou une simulation de la durée
densoleillement sur les bâtiments riverains, permet
de vérifier les hypothèses du plan masse. Dans une
analyse plus poussée, on peut aussi chercher à améliorer
la portion de ciel vu depuis les ouvertures des façades
voisines. Dans cet objectif, léquipement culturel
de Fontaine préserve l'ensoleillement antérieur,
le lycée Carnot à Roanne prévoit une distance
de 15m entre les bâtiments pour éviter les masques
et optimiser l'éclairage naturel.
Tout comme la deuxièmes sous-cible demandait
de travailler sur les ambiances visuelles et les vues agréables,
il sagit ici de ne pas nuire aux vues des riverains en préservant
le patrimoine naturel et bâti, ou encore en travaillant
le paysage, les espaces extérieurs plantés, la végétalisation
du bâti et des toitures, lintégration des locaux
techniques
Ainsi dans un quartier dense de Paris, le siège
de la Holding Bouygues réussit à ouvrir son jardin
intérieur de 450 m 2 pour procurer un environnement agréable
pour les usagés et les riverains.
Le point suivant tente de limiter les nuisances
sanitaires : Les risques pour la santé des riverains peut
provenir de plusieurs sources comme les plantations à caractère
allergène ou toxique (cyprès, bouleau, graminées,
ambroisie, aulne, chêne, charme, pariétaire, armoise,
sont classés à risque 4 à 5.), ou encore
les aménagements propices à la prolifération
d'insectes (zones humides, espaces plantés). De même,
il est préférable de situer en dehors des vents
dominants les locaux déchets, les équipements de
traitement et de rejet dair (tours aéro-réfrigérantes),
comme toutes autres activités polluantes, ou source de
nuisances ou dodeur (rejet chimique ou industrielle, cuisine
centrale, champs électromagnétiques, circulations
des véhicules, zones de livraisons, poids lourd, etc.)
Il sagit ensuite dassurer le droit
au calme des riverains en limitant les diverses sources de pollutions
acoustiques, comme les bruits générés par
les cours de récréation, les équipements
techniques, les zones de livraisons, les accès, les messages
sonores, lentretien des espaces verts. Une étude
acoustique assez fine est nécessaire pour identifier ces
nuisances et les traiter. Il est possible par exemple de travailler
sur laménagement du projet en organisant lemplacement
des zones sensibles, disoler, et de mettre en place des
dispositifs dinsonorisation (déflecteurs, écrans
acoustiques, végétation, buttes de terre, revêtements
des voiries, etc.). Ainsi la position du bâtiment de la
déchetterie de Luneville protége le voisinage en
constituant un écran sonore aux activités de la
déchetterie.
Le dernier point concerne les pollutions visuelles
nocturnes dues aux affichages, signalétique ou éclairage.
Il sagit par exemple de limiter les niveaux déclairement
au strict nécessaire en termes de confort et sécurité,
datténuer les éclairements diffus vers la
voûte céleste
4. Gestion des risques naturels, technologiques,
sanitaires et des contraintes liées au sol
La dernière sous-cible se préoccupe
des risques naturels, technologiques, sanitaires et des contraintes
liées au sol et de leur gestion.
Il sagit ici dappréhender les risques en provenance
du voisinage, du site, ou du projet, et pouvant porter préjudice
à lenvironnements local, au bâti, aux personnes,
ou entraînant des dysfonctionnements de service ou dactivité
nécessaires en cas de catastrophe naturelle ou technologique.
On sintéresse par exemple au fonctionnement dun
hôpital pendant et après un grave séisme :
une simulation dynamique de cette situation de crise, en phase
de conception, doit intégrer tous les flux avec leur cinétique
et permettre daboutir à des solutions satisfaisantes.
Bien sûr les risques doivent être identifiés
et hiérarchisés ; les dispositions à prendre
sont relatives à leurs proportions
Il sagit
non seulement de suivre les réglementations propres à
chacun de ces risques, mais lorsque cest pertinent, il est
possible daller au-delà en se fixant des objectifs
supérieurs aux objectifs réglementaires et permettant
par exemple le fonctionnement en mode dégradé de
louvrage. Un document global danalyse de tous ces
risques devra être établie et des mesures communes
devront être prévues pour permettre leur gestion
(comme par exemple dun local de crise, de locaux de réserves,
de plan de confinement, daccès, de circulation dévacuation,
etc.)
Inondation, tsunami, avalanche, séisme,
tempête, cyclone, ouragan, feu de forêt, canicule,
etc. sont les risques naturels à appréhender de
manière réglementaire et au-delà. Par exemple,
le risque dinondation, peut être prévu à
léchelle des crues ou inondations de fréquence
cinquantenale ou centennale au lieu de décennale. Il sagit
alors de prendre les dispositions constructives adéquates
afin de limiter la pollution diffuse liée à ces
crues.
Les risques technologiques sont de plusieurs
ordres : cela peut être des problèmes liés
aux entrants (livraisons, approvisionnement en fluides) ou aux
sortants (gestion des déchets), aux pannes déquipements
(production de chaud, de froid, ascenseurs
), aux ruptures
des canalisations dévacuation, des réservoirs
ou cuves contenant des polluants, jusquaux risques Seveso
ou radioactifs proches, etc. Lobjectif de ce point est de
prévenir ces risques par des dispositions architecturales
et techniques réglementaires ou au delà en «
surclassant» la réponse de lopération
par rapport à un risque prévisible.
Le point suivant concerne la limitation des
risques sanitaires : pollutions, eaux stagnantes, terres non recouvertes,
poussières, etc. Il demande également daller
au-delà des contraintes réglementaires. Par exemple
pour les structures de rétentions des eaux pluviales ne
doit pas développer de risques sanitaires comme un bassins
perméables laissant des terres à lair libre,
etc.
Un certain nombre de risques et de contraintes
sont simplement liés au sol comme les caractéristiques
géotechniques, les risques de mouvement de sols, lérosion
ou la sédimentation, les sols pollués, la perméabilité,
la capacité dinfiltration, les nappes phréatiques,
le radon, etc. Ce dernier point demande de les identifier et de
les traiter par les mesures appropriées
Il est incontestable que cette première
cible de la démarche HQE est essentielle pour les enjeux
environnementaux dun territoire et que la haute qualité
environnementale dun bâtiment commence avec son site
en traitant en particulier les problèmes de nuisance, de
pollution, de consommation et dimperméabilisation
des sols
Cette cible propose en outre des objectifs non
chiffrables mais aux impacts très importants tant pour
lhomme (la santé, la psychologie) que pour la nature
(la biodiversité, les changements climatiques
)
Dautres demandes sont plus discutables, car elles impliquent
trop de variables relatives au projet, au programme, au contexte
Ainsi les préoccupations de sécurité, de
droits, de confort, de risque peuvent parfois être contre-productives
et aller à lencontre des problèmes environnementaux
: Il est demandé par exemple pour sécuriser les
accès par la mise en places des giratoires, des voies spécifiques
modifiants les voiries locales, ce qui est en contradiction avec
un esprit douverture publique et piétonniers de lespace
Par ailleurs il semble que cette cible ninsiste pas suffisamment
sur la question du contexte local, ni sur le rapport à
lurbanité, à la densité et la polyfonctionnalité
urbaine, qui permet de diminuer les transports et préserver
les sols. La question des techniques et des savoir-faire locaux
est aussi oubliée. Enfin seul le terme "agréable"
fait référence au rapport sensible, poétique,
onirique du paysage, cette dimension sensible et culturelle du
traitement du site est largement oublié
Au contraire
un certain nombre de points sont posés comme des règles,
des normes, des "droits", comme le "droit des riverains"
Ils pourraient être exprimés dune autre manière
: comme une contrainte, un contrat, un point de vue contractuel.
Ainsi le droit au soleil, aux vues, au calme
deviendrait
une recherche déquilibre et de rapports de force,
un paramétrage sensible de toutes les données du
site.
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