Construction
passive, habitat bioclimatique :
Capter les apports solaires
24.04.08 07:21
Le
soleil offre une énergie surabondante et gratuite
quelques trucs, dispositifs, calculs d'orientation, et d'inclinaisons
permettent d'en tirer le meilleur.
Presque toute notre énergie
dépend directement du soleil, ou en est dérivée.
Même les jours les plus nuageux, les quelques photons qui
nous atteignent portent en eux de l'énergie solaire. Quelque
soit son intensité, cette lumière permet la photosynthèse
qui fait croître la végétation. Celle-ci génère
l'oxygène et les nutriments qui débutent les chaînes
alimentaires. De ces végétaux, se produisirent aussi
les énergies fossiles
Les rayonnements solaires réchauffent
l'atmosphère générant le vent, l'évaporation
de l'eau et la pluie amorçant le cycle de l'eau...
L'énergie solaire est produite par réaction de fusion
nucléaire qui transforme l'hydrogène en hélium.
A notre échelle, le soleil nous offre une source d'énergie
sûre, continue, non polluante et gratuite.
Favoriser ses apports revient à adapter la construction,
l'orienter lui donner la forme la plus apte à bénéficier
des variations saisonnières, d'en tirer le meilleur parti
et de la stocker en hiver, d'en profiter en s'en protégeant
en été. En bref de s'adapter aux phénomènes
naturels pour mieux les exploiter.
L'énergie solaire peut être captée pour plusieurs
fonctions différentes : comme source lumineuse, comme chauffage,
comme chauffe-eau et comme générateur électrique.
Le chauffage solaire par exemple peut fournir 70 à 90%
de la totalité des besoins en hiver.
Les
cycles solaires
Les jours, les saisons, les années forment des cycles énergétiques
durant lesquels les apports solaires varient entre un apport maximal
au moment du solstice d'été et minimal au moment
du solstice d'hiver. Ces cycles sont donnés par la trajectoire
annuelle de la terre autour du soleil formant un parcours elliptique,
durant laquelle la terre incline de 23°27' par rapport à
l'axe de rotation annuel; et par la rotation journalière
de la terre sur elle même de 15 °/heure autour de l'axe
polaire au cours de laquelle la moitié de la terre est
dans l'ombre et l'autre est exposée au soleil. La partie
éclairée, correspond le jour, la partie ombrée
à la nuit.
La variation de l'angle
d'inclinaison de l'axe terrestre par rapport à l'axe de
rotation fait varier l'ensoleillement d'un hémisphère
à un autre et produit les saisons qui s'inversent entre
les deux hémisphères. Sa valeur est spécifique
à chaque jour de l'année. Le plan qui contient cette
trajectoire annuelle de la terre autour du soleil varie au cours
de l'année, de -23°27' à +23°27'. Ses variations
décrivent une sinusoïde. Le sens des variations de
la déclinaison peut être appréhendée
à travers 4 positions clés:
- au solstice d'hiver (21 décembre) : les rayons solaires
frappent la terre avec un angle de déclinaison de -23°27'
; c'est la valeur minimum de la déclinaison ;
- à l'équinoxe de printemps (21 mars) : le rayon
solaire est dans le plan de l'équateur et la déclinaison
vaut alors 0° ; cette position traduit l'égalité
des jours et des nuits ; Le soleil se lève plein Est et
se couche plein Ouest
- au solstice d'été (21 juin) : la position de la
terre est opposée à celle du 21 décembre
et le soleil frappe l'hémisphère Nord avec l'angle
maximum de déclinaison de 23°27' ;
- à l'équinoxe d'automne (22 septembre) : la situation
est identique à celle du 21 mars et la déclinaison
repasse à 0°.
Ce premier cycle montre
l'importance du degré de latitude qui déterminera
les climats, l'ensoleillement, la végétation, l'angle
d'inclinaison du captage de l'énergie solaire et des dispositifs
de protections. Cependant, si les valeurs moyennes se produisent
de manière symétrique aux équinoxes de printemps
et d'automne, les saisons ne s'accordent pourtant pas à
l'intensité du rayonnement solaire et présentent
un décalage d'environ 2 mois en retard par rapport aux
solstices.
Au cours d'une journée,
la terre tourne sur elle-même autour de l'axe des pôles,
présentant ainsi un secteur géographique différent
face au soleil. Ce deuxième mouvement de rotation s'effectue
dans un mouvement uniforme, à vitesse constante de 15°/heure,
d'Ouest en Est.
Au cours de ce cycle diurne, à une date donnée,
un point situé à la surface de la terre va donc
se déplacer par rapport au soleil et voir son état
d'éclairement modifié. Il passera d'un état
transitoire entre ombre et lumière, correspondant au lever
du jour au moment où le rayon solaire est tangent au point,à
un état d'ensoleillement maximum lorsque le point fera
face au soleil (plus précisément lorsque le soleil
sera dans le plan du méridien au point donné, plan
qui contient l'axe des pôles et le point) ; il est alors
12 Heures Solaires pour ce point; de nouveau, à un état
transitoire entre l'ombre et la lumière, indiquant ainsi
la fin du jour pour le point donné et sa pénétration
dans l'ombre de la nuit.
L'ensemble des points terrestre de même latitude constitue
un parallèle terrestre (perpendiculaire à l'axe
des pôles et parallèle au plan de l'équateur).
Du fait, de la rotation journalière de la terre autour
de son axe des pôles, chacun des points d'un même
parallèle se trouve ainsi, à un décalage
horaire près, dans une situation d'ensoleillement identique.
Orientation
Les cycles annuel et journalier ainsi que la latitude font varier
la position d'un point donné par rapport au soleil et ses
conditions d'ensoleillement au cours de l'année. L'azimut
du lever et la hauteur atteinte à midi varient chaque jour.
Pour optimiser l'orientation d'un bâtiment, maximiser la
durée et l'intensité d'ensoleillement, il est important
de calculer cette trajectoire, celle-ci est déterminée
par sa latitude, angle entre la droite passant par ce point et
le plan de l'équateur terrestre. Cette droite est à
la verticale du lieu. La latitude de l'équateur est 0°,
celle des pôles 90°, respectivement Nord ou Sud.
On peut, à chaque latitude, déterminer précisément
ces conditions et obtenir la position du soleil correspondante.
Considérons le plan horizontal d'un lieu donné,
tangent à la sphère terrestre et perpendiculaire
à la verticale du lieu.
La hauteur H ou hauteur angulaire est l'angle formé par
la hauteur du soleil et ce plan horizontal. La hauteur du soleil
est un paramètre important en relation avec son intensité
lumineuse. Entre les deux solstices, cet angle varie de 47°
(deux fois l'angle d'inclinaison de la terre 23°27'). On peut
calculer H par rapport à la latitude, le jour des équinoxes
H=90°- latitude, au solstice d'été : H=90°-latitude+23°27'
et au solstice d'hiver : H=90°-latitude-23°27'
L'azimut A est l'angle formé par la trajectoire du soleil
et le plan vertical nord-sud, celui-ci se réduit en hiver
et augmente en été. Le jour des équinoxes,
A=180°, le soleil se lève plein Est et se couche plein
Ouest.
Hauteur et Azimut, d'un lieu et à une date donnés,
peuvent être reportés sur un diagramme, appelé
diagramme solaire :
La voûte céleste du lieu y est décomposée
par ces deux réseaux de cercles, les uns horizontaux marquant
les hauteurs, les autres verticaux indiquant les directions azimutales.
Ces deux réseaux de cercle permettent de repérer
le parcours du soleil par rapport à un point donné.
On peut tracer un diagramme
solaire pour un site donné en calculant la position du
levé et du couché, lorsque le parcours croise le
plan horizontal du lieu ainsi que la hauteur du soleil et son
angle azimutal maximal, au zénith du solstice d'été
et minimal au solstice d'hiver.
Les diagrammes solaires des principales latitudes françaises
sont disponibles sur le site:
http://www.enertech.fr/DiagSolaire.html
On trouve également
les enregistrements météo et les diagrammes solaires
pour le monde entier sur ce site (en anglais): http://www.gaisma.com
Masque
solaire
Pour compléter l'étude de l'ensoleillement d'un
point donné, on trace sur le diagramme solaire tout objet,
arbre, relief et construction voisine situés au sud, d'est
en ouest et pouvant potentiellement masquer le soleil et faire
de l'ombre au projet, notamment en hivers alors que le soleil
est au plus bas. On les détermine par les mêmes coordonnées
angulaires, hauteur et azimut. Ainsi, l'environnement tel qu'il
est vu d'un point d'un site peut ainsi être schématisé
par ses points caractéristiques et être représenté
comme un profil s'appuyant sur l'horizon, un panorama d'est en
ouest projetant toute les ombres portées sur le diagramme
du parcours solaire. On peut y préciser les masques saisonniers
comme les arbres à feuilles caduques, en notant aussi la
croissance à venir de la végétation.
On doit aussi faire attention lors de la conception de notre bâtiment
et de son implantation, de ne pas occulter les bâtiments
voisins et en particulier les surfaces de captage solaire.
L'héliodon
Un héliodon est un outil permettant d'étudier l'ensoleillement
et les ombres d'un bâtiment à une date, une heure
et une position donnée. Des logiciels de modélisation
3D comme Skechup ou 3D studio sont devenu des moyens rapides d'obtenir
des résultats réalistes d'ensoleillement.
Captage
La quantité d'énergie solaire disponible varie de
0 à 3724 kWh/m2, mais cette quantité change en fonction
des heures du jour, de la latitude, des saisons, du temps, de
la nébulosité, des conditions de l'atmosphère
Le rayonnement est absorbé et réfléchi ou
diffusé par les molécules de poussière et
les microgouttes d'eau en suspension. On doit ainsi tenir compte
de ces trois composantes du rayonnement reçu ( direct,
diffus, et réfléchi)
De plus le rayonnement
solaire est filtré par la couche d'ozone et l'atmosphère
qui ne laisse passer que très peu d'ondes courtes, rayon
X, et ultraviolet (1 à 5 %), les ondes moyennes correspondent
au spectre visible et représente 44 à 50% des ondes
qui atteignent le sol, enfin les ondes infrarouges (45 à
53% ) sont responsables de l'effet thermique.
La quantité d'énergie
est fournie dans les tables d'ensoleillement pour un lieu donné
permettant de déterminer la taille et la position des capteurs.
L'irradiation en Wh/m²/jour de chaque ville d'Europe, en
fonction de l'inclinaison de la surface de captage, est fournit
sur le site : http://re.jrc.ec.europa.eu/pvgis/apps/radmonth.php?en=&europe=
L'ensoleillement est
pondéré par la fraction d'insolation possible pour
un lieu donné. Cette fraction d'insolation correspond à
tous les phénomènes venant occulter l'ensoleillement
théorique sur une année : Fumées industrielles,
couvertures nuageuses, poussières, brume, brouillard venant
réduire le rayonnement solaire de 40 à 90%
Localisation | Fraction d'insolation
Lucerne: 34%
Bruxelles: 35%
Strasbourg: 38%
Paris: 41%
Nantes: 44%
Genève: 46%
Rome: 54%
Perpignan: 57%
Nice: 62%
Le captage peut avoir
une infinité de positions différentes, son efficacité
dépend de l'orientation par apport au sud. Une orientation
plein sud, avec un rayonnement perpendiculaire à la façade
est optimum, un écart de 15% vers l'est ou vers l'ouest
fait décroître cette efficacité de seulement
2%. Plus l'angle entre le rayonnement et la surface de la paroi
réceptrice est grand et plus la quantité d'énergie
reçue diminue. Si l'orientation parfaite n'est pas possible,
il suffit d'augmenter la surface de captage. Le mieux est de l'intégrer
parfaitement à la construction tout en lui faisant bénéficier
d'un maximum d'ensoleillement pour un meilleur rendement.
Cette variation angulaire vient ainsi pondérer l'ensoleillement
possible du capteur.
Angle d'incidence - % de rayonnement reçu
0° - 100%
10° - 98,5%
30° - 86,6%
45° - 70,7%
60° - 50%
75° - 25,8%
90° - 0%
Une étude précise des possibilités de captations
solaires devra tenir compte de l'albédo, le rayonnement
diffus, la lumière incidente ou réfléchie.
La lumière réfléchie par les nuages, la neige,
la lune, le sable, les plans d'eau
prend une part non négligeable
dans le calcul du bilan énergétique global. La mise
en place de dispositifs de réflexion permet d'augmenter
le rendement en réduisant la surface de captage.
De plus selon le lieu, la part de rayonnement diffus peut être
prépondérant par rapport au rayonnement direct,
principalement à cause de la couverture nuageuse. Dans
ce cas, l'orientation de la surface de captage devra être
plus inclinée que pour les sites recevant plus de rayonnement
direct.
Surface
de captage
Suivant tous ces différents paramètres, on peut
calculer la surface de captage Ac ainsi :
Avec Qd correspond à l'énergie nécessaire,
la consommation énergétique et les déperditions.
Qs étant l'énergie solaire reçu en kW/m2.jour
pondéré par l'angle de la surface et la fraction
d'insolation
On doit aussi considérer le rendement moyen de l'installation
: soit r=50%.
La surface de captage Ac doit être calculée avec
un surplus pour les journées sans soleil ( soit environ
25% ) et sera donnée par Ac= Qd x 1,25 / Qs x r
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