Ressources
et énergies renouvelables: Des énergies alternatives
27.04.08 10:04
La question écologique
de l'énergie n'est pas l'autonomie, mais bien l'alternative.
Il est temps de travailler avec des énergies propres, naturelles,
renouvelables
La nature déborde de flux, de sources, de cycles
Nous vivions dans bain d'énergie, toute forme de vie mais
aussi tout objet inerte contient, capte, stocke, transforme, transporte,
absorbe, émet, rayonne, diffuse de l'énergie. L'énergie
est présente à chaque passage d'un état à
un autre, à chaque changement d'état : du froid
au chaud, du nocturne au lumineux, de l'inanimé au mouvement
L'énergie existe sous forme thermique, électrique,
chimique, mécanique, radiante, nucléaire
Le
soleil nous offre son énergie en chaleur et en lumière,
il la dispense à travers l'atmosphère
non
seulement il nous réchauffe et nous éclaire, mais
génère le cycle de l'eau, les climats, les vents,
les saisons, la photosynthèse des végétaux
dont dépendent l'oxygène, les nutriments, les énergies
fossiles
. Nous disposons de cette énergie solaire
pour produire de l'eau chaude, du chauffage, de l'électricité,
mais aussi de ses dérivés en énergies éolienne,
hydroélectrique, en bois, et bien sûr en pétrole,
en charbon et en gaz naturel. Seules la géothermie, la
radioactivité et l'énergie marémotrice ne
dépendent pas du soleil.

Si l'énergie est indispensable pour soutenir toutes les
activités humaines, ce service est à double tranchant,
sa production ne va pas sans poser de problème : pollution,
réchauffement, pluies acides, radioactivité... Le
coût, les conditions de production, d'extraction et de consommation
des énergies fossiles et nucléaire sont les principales
causes de dégradation de l'environnement. La production
d'électricité émet en moyenne 100 grammes
de CO2 par kilowattheure, jusqu'à 180g lorsque les compagnies
réutilisent les centrales thermiques au fuel ou au charbon
De même, le chauffage et la combustion d'énergies
fossiles, l'activité industrielle et la déforestation
génèrent des gaz qui augmentent l'effet de serre
(CO2, NOx, SO2). Ces derniers sont aussi à l'origine de
pollution atmosphérique et des pluies acides qui affectent
gravement les écosystèmes. Certains gaz utilisés
pour la production de froid, la climatisation (CFC, HCFC et Halon)
dégradent la couche d'ozone protectrice contre les rayons
UV-B. Les déchets nucléaires sont légués
aux générations à venir sans mesurer les
risques de pollution radioactive qu'ils représentent. Enfin
la déforestation pour la production d'énergie est
une des principales causes d'érosion et de désertification
des sols.
Par ailleurs ces énergies tendent à se raréfier
et risquent disparaître dans quelques dizaines d'années.
Nous avons brulé en 100 ans ce qui a été
produit en 100 millions d'années, ainsi le pétrole
disparaitra dés 2040, l'uranium et le gaz naturel dans
les années 2070
Cette mort annoncée, loin
de nous contraindre, au contraire, nous ouvre d'autres horizons,
de nouveaux modes de vie, et de nouvelles ressources possibles
d'énergies propres, durables, non polluantes, renouvelables,
alternatives
Une toute première solution, la plus durable de toute,
est de produire des négawatts, c'est-à-dire d'en
consommer le moins possible. Inventés par Amory Lovins
et promus en France par l'association du même nom, les negawatts
correspondent aux énergies non dépensées.
Avant tout, il est indispensable de limiter les déperditions
thermiques et de réduire les gaspillages en utilisant des
appareils plus économes (chauffe-eau, réfrigérateur,
congélateur, lave-linge, lave-vaisselle, ampoules basse-consommation...)
ou en remplaçant les moyens de chauffage électrique
par d'autres plus écologiques. Comme l'eau, l'énergie
est une richesse qu'il faut apprendre à contenir, alors
qu'incontrôlable par définition, elle fuit en permanence,
se transforme, s'échange
L'énergie a la propriété
de ne pas disparaître, elle ne peut ni se créer ni
se détruire, mais uniquement se transformer. Les transformations
en chaleur, en lumière et en électricité
sont celles qui nous concernent pour les bâtiments. La transformation
en chaleur à la propriété de se diffuser
et parfois de se perdre dans l'atmosphère (voir pour cela
les méthodes
de calcul de déperdition).
Il faut donc apprendre à travailler avec
elle, à la ralentir, l'accélérer, la préserver
ou bien la disperser
pour cela le travail de l'implantation
et de l'enveloppe est essentiel, son orientation, ses ouvertures,
ses surfaces de captage et d'inertie, (voir comment concevoir
une enveloppe performante). Il s'agit toujours de créer
des climats autonomes, de jouer avec les plantes, les matériaux
absorbants, réfléchissants, diffusants, les volumes
captant le soleil, d'y expérimenter des phénomènes
climatiques, de moduler l'hygrométrie, les flux d'air,
les énergies solaires
Une fois les systèmes passifs en place, il est aussi possible
d'utiliser des solutions actives de captage d'énergies
renouvelables :
- L'énergie solaire thermique et photovoltaïque
- L'éolien
- La géothermie
- L'énergie hydraulique et marémotrice
- La biomasse (bois, méthane,
)
- Les systèmes thermodynamiques (pompes à
chaleur)
Il est aussi possible d'obtenir de meilleurs
rendements en produisant à la fois de la chaleur et de
l'électricité en cogénération.
Certaines énergies renouvelables sont capricieuses, fluctuantes,
aléatoires ( soleil, vent
) d'autres présentent
une production constante difficile à adapter à la
consommation. Pour y remédier, il existe des méthodes
de stockage et de régulation non polluantes tel que
:
- Le stockage d'hydrogène
- Le stockage d'air comprimé
- Les stations de transfert d'énergie par pompage
Références
- L'excellente association Franc-comtoise AJENA présente
régulièrement un argus de l'énergie des ménages
sur le site : http://www.ajena.org/
Le soleil est une source d'énergie propre, gratuite, inépuisable
Mesurée sur terre, cette énergie varie de 0 à
3724 kWh/m2 par an. Dans les latitudes tempérées,
elle est en moyenne de 1000 kWh/m² par an, l'équivalent
de 100 litres de Fuel.
Une conception intelligente de l'enveloppe d'un bâtiment
favorisera les formes, les matériaux, les orientations
pour capter et stocker cette énergie gratuite de manière
passive, permettant d'économiser jusqu'à 45% d'énergie
(Voir l'article Concevoir
une enveloppe performante).
Il existe deux manières actives de capter
cette énergie : On distingue l'énergie solaire thermique
(la chaleur) de l'énergie lumineuse (photovoltaïque).
Voyons dans un premier temps les principes de l'énergie
solaire thermique.
Energie solaire Thermique
Récupérée par des panneaux
capteurs dans lesquelles passent des tubes remplis de fluide caloporteur,
cette forme d'énergie permet principalement de produire
de l'eau chaude sanitaire et de chauffer les bâtiments.
Ces pratiques valorisent en toute sécurité cette
énergie et permet de répondre à environ 60%
des besoins en eau chaude (souvent 100% de mai à septembre),
et 50% des besoins de chauffage.
L'eau est produite à bonne température (de l'ordre
de 45 à 60°), elle peut également servir au
lave-linge et lave-vaisselle, ces appareils doivent pour cela
être munis d'une électrovanne à double entrée.
Technique
Le chauffe-eau solaire composé de tubes circulant dans
un capteur vitré reçoit le rayonnement solaire,
l'absorbe et transfère cette énergie au fluide caloporteur
(en général de l'eau glycolée) venant chauffer
l'eau d'un ballon accumulateur via un serpentin. Ce ballon sera
bien sûr isolé.
La circulation du liquide se fera soit par convection naturelle
(thermosiphon), si le ballon est plus haut que le capteur, soit
sera forcée par une pompe.
L'orientation idéale est bien sûr
celle du soleil (sud dans l'hémisphère nord et vis
versa) (Voir l'article capter
les apports solaires)
On prévoit en moyenne 1m² de capteur
par personne et pour 50l de consommation quotidienne, soit 4 à
5m² de panneaux solaire pour chauffer les 150l à 300l
d'eau nécessaires à une famille de 4 personnes.
Un appoint est généralement nécessaire
pour remédier aux carences de soleil, pour cela une chaudière
au gaz naturel sera plus économique qu'un système
électrique.
Utilisée comme chauffage, cette technique
est particulièrement bien adaptée aux systèmes
de plancher chauffant à basse température. L'eau
circule dans les capteurs, s'élève à une
température allant de 25à75°C puis part directement
dans les serpentins d'un plancher, sans réservoir de stockage.
On devra implanter pour cela environ 10% de la surface à
chauffer pour couvrir environ 50% des besoins de chauffage (Des
études plus poussées sont bien sûr nécessaires
pour répondre à chaque situation).
Pour les journées sans soleil, un appoint est nécessaire,
il peut être distinct (poêle, cheminée, convecteurs
)
ou intégré au système diffusant la chaleur
(chaudière, pompe à chaleur)
L'énergie solaire thermique peut également
réchauffer des capteurs à air, mur Trombe
(Voir l'article ventiler,
rafraîchir ou réchauffer l'air intérieur)
Paradoxalement, le système solaire thermique
permet aussi de rafraichir avec une climatisation solaire. Il
s'agit d'un système à absorption de même type
que le réfrigérateur à gaz utilisé
dans les caravanes. Cette source d'énergie est utilisée
pour faire tourner le cycle qui pompera la chaleur par l'évaporation
d'un liquide à basse température qui absorbe la
chaleur du milieu froid. La puissance proportionnelle à
l'ensoleillement convient assez bien à ce type d'application.
Enfin cette énergie peut être concentrée
pour chauffer de l'air, de l'eau, ou un autre fluide afin de mettre
des turbines en mouvement pour produire de l'électricité,
de la même manière que les centrales thermiques au
fuel, au charbon ou nucléaire.
L'énergie solaire photovoltaïque
L'énergie solaire photovoltaïque
utilise l'énergie lumineuse du soleil pour produire de
l'électricité. Cette technique utilise des cellules
solaires fabriquées à partir de semi-conducteurs
capables de convertir directement la lumière en électricité.
1m² de panneaux peut couvrir de 3 à 15% des besoins
d'une famille mais son coût demeure très élevé.
Cette énergie sert à de multiples applications :
de l'alimentation d'une calculette à la production autonome
d'électricité de quartier entier
Les avantages de cette transformation solaire/électrique
sont multiples : elle s'effectue sans bruit, sans émission
de gaz, sans déchet. 90% des composants d'un panneau sont
recyclables. Enfin l'énergie produite compensera celle
nécessaire pour la fabrication d'un module en 2 ans (dans
le sud) ou 3 ans (dans le nord)
Par ailleurs, l'absence de mécanisme compliqué leur
confère un niveau de fiabilité inégalable
(la durée de vie moyenne d'un panneau solaire est estimée
à plus de 30 ans.)
La technologie photovoltaïque a aussi l'avantage, comme l'éolien,
de proposer une production locale. Il faut prendre conscience
que les réseaux de transport et de distribution des énergies
centralisés nécessitent des équipements importants
(lignes haute tension, stations de transformation...) et génèrent
des pertes non négligeables qu'on estime à 7% dans
les pays industrialisés (Europe, Amérique du Nord,
Japon
). Les productions locales d'électricité
permettent de diminuer ces pertes et de réduire fortement
les investissements en lignes à haute tension et postes
de transformation
Enfin, son coût de fonctionnement est très faible
vu les entretiens réduits et il ne nécessite ni
combustible, ni transport, ni personnel hautement spécialisé.
La limite actuelle de cette technique est le
coût élevé de la fabrication de ces cellules
par rapport à leur rendement. Le rendement des cellules
photovoltaïques est actuellement très faible : 5 à
20% de l'énergie reçue. Ces faibles rendements sont
dû aux pertes (réflexion, pertes Joule...) et au
fait que la sensibilité de la cellule ne couvre pas la
totalité du spectre du rayonnement solaire. Cette contrainte
n'est peut-être que temporaire, elle ouvre de nombreux domaines
de recherche pour améliorer la technique.
Technique
Les panneaux photovoltaïques sont fabriqués à
partir d'un matériau semi-conducteur, généralement
le silicium.
Les cellules de silicium cristallin sont produites à partir
de sable ou de quartz riche en silice. Celui-ci est chauffé,
puis coupé en très fine plaquette. Une des faces
est "dopée" par une matière comptant des
électrons excédentaires (phosphore) par rapport
au silicium, l'autre face par un élément déficitaire
en électron (bore). La cellule est ainsi polarisée.
La face arrière est recouverte d'une couche d'aluminium,
l'autre d'une couche d'antireflet. Sous l'effet de la lumière
du soleil (les photons), les électrons sont délocalisés
et migrent d'une polarité à l'autre. Des fils métalliques
disposés sur la cellule canalisent et collectent ces électrons
pour générer du courant électrique.
On distingue les modules solaires monocristallins, polycristallins
et les couches minces. Les premiers sont fabriqués à
partir d'un cristal homogène et possèdent un meilleur
rendement au m² (13 à 17%). Ils sont essentiellement
utilisés lorsque les espaces sont restreints. Leur coût
est plus élevé.
Les modules solaires polycristallins ont un meilleur rapport qualité/prix
et sont les plus utilisés. Ils ont un bon rendement (12
à 14%) et peuvent être fabriqués à
partir de déchets de l'électronique.
Enfin, il existe une autre famille de cellule : les couches minces
ou cellules solaires amorphes (aspect gris marron). Ce sont celles
qui équipent nos calculatrices depuis les années
80. Elles sont composées d'un ou plusieurs semi-conducteurs
vaporisés sur une plaque de verre ou une matière
plastique, dont la couche supérieure est transparente et
conductrice ( un oxyde métallique), fait office d'anode
(électrode +) et l'arrière repose sur une fine couche
d'aluminium comme cathode (électrode -). Ces modules ont
un bel avenir car ils sont souples, ils ont une meilleure production
par faible lumière, et résistent mieux aux fortes
chaleurs. Bien qu'ils possèdent un rendement moins bon
( de 5 à 10%), leur coût au m² est plus faible
car ils demandent moins de matériaux et d'énergie
pour leur fabrication.
Ces cellules photovoltaïques assemblées
entre elles forment des panneaux dont le caractère modulaire
permet un montage simple et adaptable à des besoins énergétiques
divers. Par contre, une attention particulière doit être
portée sur l'ombrage possible des panneaux (arbre, poteau,
bâtiment
) car une ombre même partielle sur des
cellules placées en série viendra réduire
ou interrompre le courant de l'ensemble du panneau.
Une fois installés les capteurs peuvent
fournir du courant continu d'une tension allant jusqu'à
400 volts sous une intensité qui dépend de l'intensité
du rayonnement solaire. Ce courant continu doit être régulé
par un accumulateur et un régulateur de charge, branché
sur batterie. Celles-ci permettent une utilisation différée
de l'énergie emmagasinée. Ce système fonctionne
pour de nombreuses applications, mais pour être utilisé
par les équipements électriques usuels, il doit
être transformé par un onduleur en courant alternatif
régulé à 220 volts et 50 Hz. Contrairement
aux panneaux, l'onduleur à une durée de vie moins
longue et doit être changé tous les 5 à 10
ans.
Enfin le surplus d'électricité peut être renvoyé
sur le réseau au travers d'un compteur qui mesure l'électricité
revendue au distributeur. Comme les électrons prennent
toujours le chemin le plus court, l'énergie fournie par
les panneaux servira en priorité au bâtiment qui
la produit.
Il est important d'intégrer les technologies
photovoltaïques dans l'architecture du bâtiment. Cela
devient aussi de plus en plus facile grâce aux nombreux
produits incorporant des modules photovoltaïques disponibles
sur le marché (tuile solaire, bac acier et toiture zinc,
allège, verrière, garde corps de balcon, bardage,
brise soleil, revêtement de façades, lierre solaire
).
Cette double fonction permet aussi de réduire les coûts
d'une installation. Bien qu'encouragée par les tarifs de
rachat d'électricité, cette intégration ne
va pas sans poser plusieurs problèmes : Un capteur posé
verticalement perd jusqu'à 40% de rendement ; de plus une
mise en uvre intégrée à la toiture
pose des problèmes de surchauffe qui réduit aussi
le rendement de 8 à 10% en été, lorsque la
production pourrait être la plus importante.
Par ailleurs, la pose étant faite sous
tension, cela nécessite des précautions particulières.
Enfin, le courant électrique produit génère
aussi des champs électromagnétiques dont il faudra
se protéger (autour de l'onduleur en particulier) (voir
l'article sur les
champs électromagnétiques)
Il est assez simple de calculer la surface de
panneau nécessaire à sa consommation :
Une seule cellule de base ne produit ainsi qu'une très
faible puissance électrique, typiquement de 1 à
3 W avec une tension de moins d'un volt. Pour produire plus de
puissance, les cellules sont assemblées pour former un
module (ou panneau). Les connections en série de plusieurs
cellules augmentent la tension pour un même courant, tandis
que la mise en parallèle permet d'obtenir un courant d'intensité
plus grande donc une puissance plus élevée en conservant
la tension. La plupart des modules commercialisés sont
composés de 36 cellules en silicium cristallin, connectées
en série pour des applications en 12 V. Le courant de sortie,
et donc la puissance, seront proportionnels à la surface
du module.
On considère qu'une famille de quatre
personnes consomme en moyenne 1000 à 3500kWh par an hors
chauffage et eau chaude (qu'il est plus économique de produire
par des panneaux thermiques)
Dans les latitudes tempérées,
la surface de la Terre reçoit un rayonnement solaire d'une
puissance par m² de l'ordre de 1000W/m², (variable en
fonction des lieux, des saisons, des conditions météorologiques),
mais un générateur photovoltaïque recevant
cette puissance de 1000 W ne produit en réalité
que 60 à 200 W "électrique" suivant son
rendement. Cette puissance maximale est appelée puissance
"crête". Il faut donc 5 à 15m² de
panneaux pour fournir une puissance de un kilowatt crête
(1kWc), plus précisément et suivant leur rendement,
il faudra 5 à 7m² de panneaux monocristallins, 8 à
10m² panneaux polycristallins et 10 à 15m² de
panneaux de couches minces.
Dans les latitudes tempérées cette
surface de panneaux de 1kWc sera capable de produire 900kWh à
1 200 kWh par an et jusqu'à 1 500kWh par an dans des latitudes
plus équatoriales.
Ainsi, une famille économe vivant à
Nantes (47°13'59" Nord) n'aura besoin que de 10m²
de panneaux polycristallins inclinés à 35°,
pour produire environ 1100kWh/an.
L'éolien
L'énergie éolienne utilise la
force du vent pour produire soit un mouvement mécanique
(moulin, pompe
) soit de l'électricité
L'énergie éolienne est une autre forme d'énergie
solaire. Le soleil réchauffe la planète de manière
inégale et les écarts de température se traduisent
par des différences de densité des masses d'air,
qui entrent en mouvement se déplaçant des zones
de haute pression vers celles de basse pression.
Les systèmes éoliens transforment cette énergie
cinétique du vent en énergie mécanique qui
peut être utilisée directement, comme pour faire
tourner la meule d'un moulin, transformant le blé en farine,
pour pomper de l'eau (moulins de Majorque, éoliennes de
pompage pour irriguer ou abreuver le bétail ou servant
à l'assèchement des polders en Hollande).
Cette énergie sert aussi couramment à produire de
l'énergie électrique : l'éolienne est couplée
à un générateur électrique pour fabriquer
du courant continu ou alternatif. Le générateur
est relié à un réseau électrique ou
bien fonctionne de manière autonome avec un parc de batteries
ou un autre dispositif de stockage d'énergie.
Aujourd'hui, l'énergie éolienne
est exploitée à plusieurs échelles. On peut
distinguer l'éolien industriel et l'éolien en mer,
tout deux raccordés au réseau électrique
et produisant une grande quantité d'électricité.
Il existe aussi le petit éolien, qui alimente les sites
isolés ou peut être raccordé au réseau.
Comme le photovoltaïque, l'énergie
éolienne est propre, non polluante, et permet une production
locale. De plus la période de haute productivité
(l'hiver) correspond à celle où la demande en énergie
est la plus élevée.
Malgré ces avantages, les éoliennes industrielles
posent plusieurs problèmes ( Ceux-ci font débat
bien qu'ils soient incomparables aux problèmes posés
par le pétrole et le nucléaire).
- Les éoliennes peuvent présenter un danger pour
les oiseaux et les chauves-souris.
- Certains équipements de mauvaise qualité peuvent
provoquer des nuisances sonores.
- A proximité des éoliennes, lorsque le soleil est
bas, l'ombre intermittente des pales crée un effet stroboscopique
gênant en fonction de la fréquence du balayage lumineux.
- Enfin, si un petit bouquet d'éoliennes peut former une
composition très jolie, harmonieuse avec le paysage, un
site saturé de 30 à 50 éoliennes devient
très vite étouffant.
Ces quelques problèmes peuvent se résoudre
simplement par des études d'implantation plus poussées
qu'elles ne le sont actuellement. Il faudrait en premier lieu
respecter une distance de 300m des habitations comme en Suède,
ou au Danemark. Cette implantation devrait éviter les couloirs
de migration et les zones d'habitat de chauve-souris. Enfin l'étude
d'implantation ne devrait pas seulement être confié
aux promoteurs et à leurs ingénieurs, mais faire
appel à un paysagiste ou un artiste du Land Art, essentiel
pour embellir nos campagnes de ces nouveaux moulins à vent.
Technique
Les petites éoliennes sont constituées de petits
aérogénérateurs de moins de 1MW, en vente
dans le commerce ou bien que l'on peut fabriquer soi-même.
Comme pour le photovoltaïque, elles peuvent être raccordées
ou non au réseau ou bien être régulées
par un accumulateur et un régulateur de charge, branché
sur batterie pour un usage en site isolé.
La mise en place d'éolienne n'est pas
toujours recommandée, et dépend essentiellement
du site. Une étude approfondie du territoire est donc nécessaire
avant d'entreprendre ce projet, il faut connaitre les deux paramètres
qui caractérisent le vent et son énergie : Sa direction
et sa vitesse. De plus, la topographie et les constructions viennent
aussi modifier leur régime local.
Le nombre de " bons " sites étant limité,
il est important de les valoriser au mieux en les équipant
d'éoliennes de puissance raccordées au réseau
électrique.
En 20 ans, l'amélioration de la technologie
des éoliennes a permis de construire des aérogénérateurs
de 1 MW à 5 MW. La plupart des grandes éoliennes
ont une puissance de 1 à 3 MW, cette puissance est représentative
du pic de production possible, pas de la production totale. Celle-ci
dépend des conditions climatiques. Une éolienne
de 2 MW fonctionnant à pleine puissance pendant 1/4 de
l'année produit 4 à 5 millions de kWh, soit l'électricité
domestique consommée par 4 000 personnes en moyenne (hors
chauffage).
Les éoliennes actuellement commercialisées ont besoin
d'un vent dans la gamme de 11 à 90 km/h (3 à 25
m/s), mais on développe actuellement des éoliennes,
capable d'accepter des vents de moins de 4 à plus de 200
km/h (1 à 60 m/s).
Les nouvelles éoliennes en cours de développement
visent à aboutir à une technologie qui s'affranchit
du bruit, de l'encombrement et de la fragilité des éoliennes
à pales, tout en étant capable d'utiliser le vent
quelle que soit sa direction et sa force. De nombreuses variantes
sont étudiées. Certaines éoliennes sont de
petite taille (3 à 8 mètres de large, 1 à
2 mètres de haut), avec pour objectif de pouvoir les installer
sur les toitures terrasses des immeubles. Certains prototypes
utilisent un axe de rotation vertical contrairement aux hélices
sur un axe horizontal. Leur vitesse de rotation est faible et
indépendante de la vitesse du vent.
L'éolien en mer
L'installation de fermes éoliennes en mer est l'une des
voies de développement de l'éolien, car elle s'affranchit
en grande partie du problème des nuisances esthétiques
et de voisinage. Cette solution permet le développement
technique progressif d'éoliennes de très grande
puissance.
D'autre part, le vent y est beaucoup plus fort et constant qu'à
terre, la production d'électricité sera donc plus
importante avec des appareils de puissance équivalente
: par exemple, un régime de marche de 96% est estimé
en mer du Nord. Ainsi dans les zones maritimes géographiquement
très favorables à l'éolien, les estimations
indiquent un potentiel de 3 800 MWh par MW installé.
La géothermie
La géothermie exploite la chaleur du sous-sol, celle-ci
se manifeste parfois à la surface de la terre lors d'éruptions
volcaniques, de geysers, ou de sources chaudes naturelles. Comme
l'énergie marémotrice cette source inépuisable
ne résulte pas du soleil mais bien des profondeurs de la
terre. Au centre, le noyau terrestre concentre une énergie
considérable sa température s'approche des 4 200°C.
Le manteau de roche en fusion qui l'entoure est lui aussi très
chaud, sa température variant entre 1 000 et 3 000 degrés.
La chaleur de la géothermie ne provient pas uniquement
de ce phénomène, il est principalement produit par
la désintégration des éléments radioactifs
présents dans ces roches : uranium, thorium, potassium,
etc. Le magma remontant du manteau étant également
responsable des réchauffements ponctuels de la surface
du globe.
Ainsi, il suffit de creuser pour obtenir une énergie abondante
et gratuite. En descendant progressivement la température
augmente de quelques degrés à des centaines de degrés
en fonction de la structure géologique des sites, des types
de roches
Cet accroissement de la température est
appelé "gradient géothermal". Il est en
moyenne, sur la planète, de 3,3°C par 100 mètres
Cette chaleur peut être exploitée directement ou
bien utilisée des sources d'eau chaude ou de vapeur.
Les applications utilisant cette ressource varient
en fonction de l'échelle des gisements.
La géothermie très basse énergie exploite
les sols situés à moins de 100 mètres et
pour une température inférieure à 30°C,
elle sert au chauffage et utilise une pompe à chaleur (
voir plus bas les pompes à chaleur).
Ce système peut être installé à l'échelle
domestique.
La géothermie basse énergie exploite des nappes
aquifères à des températures comprises entre
30° et 100°C. Elle sert à des réseaux de
chaleur pour le chauffage urbain ou industriel. La géothermie
moyenne énergie et haute énergie (jusqu'à
250°C) est utilisée pour des réseaux de chaleur
et aussi produire de l'électricité, par la pression
de la vapeur actionnant des turbines.
L'exploitation de cette énergie a plusieurs
avantages, bien sûr elle est renouvelable, propre et dégage
peu de gaz à effet de serre. Son intérêt principal,
par rapport aux autres énergies renouvelables tient dans
son omniprésence et sa disponibilité sur toute la
surface de la planète. Elle offre ainsi la possibilité
de développement local en particulier à proximité
des grandes villes pour fournir les réseaux de chaleur
urbain.
Cette manne d'énergie gratuite ne présente
peu de désavantage en dehors des coûts et des difficultés
de recherche de gisement, de reconnaissance des ressources, d'analyse,
de prospection
et des investissements initiaux.
Technique
Il existe une multitude de procédés permettant
d'exploiter cette ressource, depuis les techniques les plus simples
de recueil de l'eau chaude de sources naturelles, les puits artésiens,
aux systèmes industriels de transformation d'énergie.
La technique utilisée dépendra donc de la taille
du gisement et de la quantité des besoins.
Pour le chauffage, à l'échelle domestique, il est
possible d'utiliser cette ressource par l'installation d'un système
thermodynamique d'échange de calories (voir plus bas les
pompes à chaleur)
Les réseaux de chaleur collectifs et urbains nécessitent
une nappe aquifère offrant un débit d'eau suffisant
et régulier. Cette eau se renouvelle soit naturellement
par le ruissellement des eaux de surface, soit par la réinjection
de l'eau refroidit.
Si la pression du réservoir souterrain est supérieure
à la pression atmosphérique, l'eau peut jaillir
naturellement à la tête du puits de forage, dans
le cas contraire il sera nécessaire d'utiliser des dispositifs
de pompage. L'eau chaude peut ensuite être utilisée
directement, mais généralement le système
se sert d'un échangeur de chaleur entre le circuit géothermal
et le circuit de distribution de chaleur. Cet échangeur
est indispensable dans le cas d'une eau corrosive.
Dans les exploitations de haute énergie,
l'eau se vaporise dans le forage, et un mélange d'eau en
ébullition et de vapeur jaillit en surface. Cette énergie
peut être transformée en énergie électrique.
La pression de l'eau chaude actionnant des turbines suivant les
mêmes techniques que les systèmes de production électrique
des centrales thermiques au fuel, au charbon, ou nucléaire.
L'énergie hydraulique
L'énergie hydraulique est l'énergie
fournie par les flux et les mouvements de l'eau, (fleuves, rivières,
chutes d'eau, courants marins, marées...). Ces mouvements
(ou énergie cinétique) peuvent être utilisés
sous forme d'énergie mécanique par un moulin à
eau ou une turbine, ou bien transformés en énergie
électrique par un alternateur.
L'énergie hydraulique des flux d'eau
terrestre ( rivière, fleuve, ruisseau) est une manifestation
indirecte de l'énergie solaire. Sous l'action du soleil,
l'eau s'évapore des océans et les nuages se déplacent
au gré des vents et retombent sous forme de précipitations
(voir le cycle de l'eau).
Ces flux d'eau terrestre correspondent à la force gravitaire
de l'eau qui retourne vers l'océan.
L'énergie marémotrice est issue des mouvements de
l'eau créés par les marées, causées
par l'effet conjugué des forces de gravitation de la Lune
et du Soleil. Elle est utilisée soit sous forme d'énergie
potentielle - l'élévation du niveau de la mer, soit
sous forme d'énergie cinétique - les courants de
marée.
Cette énergie est captée par des
centrales hydroélectriques installées sur des barrages,
sur des cours d'eau ou bien en mer.
L'exploitation de l'énergie hydraulique présente
plusieurs avantages : Elle est en premier lieu une des seules
formes de production d'énergie à pouvoir être
ajustée, modulée en fonction des besoins ou même
stockée ( l'eau d'un barrage représentant une énergie
potentiel). Elle peut donc servir de variable d'ajustement aux
énergies solaire et éolienne comme c'est déjà
le cas pour l'énergie nucléaire.
Contrairement au solaire et à l'éolien, elle présente
une force constante et prévisible, même pour les
courants marins (dépendent de la position relative du soleil
et de la lune), il est possible d'estimer avec précision
la production d'électricité.
Le principal défaut de cette forme de
production énergétique vient de l'impact de ses
installations sur l'environnement. Digue, barrage, usine marémotrice
ont des effets important sur la faune et la flore, tant sur les
modifications du milieu ( la création d'un lac artificiel
dans une vallée par exemple) que sur la vie des fleuves,
des rivières et des fonds marins
Par ailleurs, le coût des installations en mer demeure très
élevé. Ces installations sont confrontées
à un milieu très difficile ( corrosif, agressif,
très vite colonisé par les organismes marins
).
Enfin la maintenance des équipements marin est difficile
et donc très couteuse.
Technique
Le fonctionnement de ces équipements, quel que soit
leur échelle, est assez simple à comprendre. Il
part d'une turbine, une roue dentée ou une hélice
entrainée par le débit de l'eau et entrainant un
rotor d'alternateur générant l'énergie électrique.
Il existe différents types de centrale :
Les centrales dites "au fil de l'eau" installées
sur le cours des fleuves et des rivières utilisent leur
courant sans possibilité significative de modulation par
stockage.
Les centrales de montagne installées après une retenu
d'eau, un lac, un barrage ont la capacité de moduler la
fourniture d'électricité en fonction de la demande.
Les centrales marémotrices peuvent utiliser soit l'énergie
du mouvement vertical des marées, soit l'énergie
des vagues en surface, soit l'énergie des courants dans
les fonds marins.
Si l'énergie maritime à l'avantage d'être
exploitable de manière continue, son coût et ses
difficultés de mise en uvre la limite encore au stade
de prospection et d'expérimentation.
A l'échelle individuelle, si une rivière
ou un cours d'eau est exploitable à proximité, il
est possible de construire ou de réhabiliter de petits
moulins à eau et d'y installer un alternateur pour générer
de l'électricité. Une installation d'une puissance
de 2 à 5 kW est suffisante pour les besoins domestiques.
La biomasse (bois, méthane,
)
La biomasse est une autre forme d'énergie
solaire. Après avoir été captée et
stockée par les plantes et les arbres grâce à
la chlorophylle, cette énergie est libérée
lors de leur combustion (bois), leur transformation (biocarburant)
ou leur décomposition (méthanisation, biogaz)
Les biocarburants sont essentiellement utilisés comme énergie
pour les véhicules et ne concernent donc pas directement
la construction.
Les formes bois énergie et le biogaz
sont utilisées principalement pour le chauffage, la production
d'eau chaude et la production d'électricité en cogénération.
Cette exploitation peut se faire à différentes échelles
depuis une simple cheminée au réseau de chaleur
collectif. Le combustible bois peut prendre la forme de bûches,
de plaquettes de bois, de sciure, de bois déchiqueté,
de granulés (pellets
).
Le premier avantage de cette forme d'énergie
est qu'elle demeure sous forme de combustible et peut être
utilisée au fur et à mesure des besoins (contrairement
aux énergies solaire et éolienne)
Ensuite, des équipements performants comme une chaudière
bois à cogénération permettent des rendements
en énergie très élevés (supérieurs
à 90%).
Enfin cette source d'énergie a un bilan carbone neutre
et ne contribue donc pas à l'effet de serre. Le CO2 libéré
pendant la combustion d'un arbre a été capturé
par celui-ci lors de sa croissance par photosynthèse :
le carbone (C) est utilisé pour produire la matière
organique alors que l'oxygène (O2) est restitué
dans l'air. Dans la mesure où l'on ne prélève
pas plus de bois qu'il n'en pousse, la combustion du bois n'a
donc aucun impact sur le dioxyde de carbone émis.
La valorisation de bois résiduel (caisses, palettes, déchets
de scierie et de menuiserie, bois d'éclaircie et d'étêtage
)
permet une économie des combustibles fossiles. Et ce sont
aussi autant de déchets qui ne vont pas à la décharge.
Elle contribue à promouvoir une série d'activités
locales pour la collecte, le conditionnement et l'utilisation
des résidus de bois.
Par ailleurs, le biogaz permet de valoriser la décomposition
des déchets organiques en produisant du méthane,
celui-ci constitue un gaz à effet de serre potentiellement
23 fois plus important que le CO2. Son utilisation en fait un
combustible propre et renouvelable.
Contrairement au soleil et au vent, la combustion
de biomasse, n'est pas une énergie propre, elle libère
des sous-produits, lequel doivent être filtré pour
éviter de polluer l'atmosphère et devenir nuisible
à la santé : particules fines, monoxyde de carbone
(CO), cyanure, oxydes d'azote (NOx), les composés organiques
volatils (COV), l'acroléine, le formaldéhyde, hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP), dioxines et furanes... peuvent
être à l'origine de smog (voir les polluants atmosphériques).
Pour pallier ce problème, début 2009, la Ville de
Montréal a décidé d'interdire l'installation
des appareils de chauffage au bois.
De plus la production de biomasse (et en particulier les biocarburants)
pose d'importants problèmes écologiques. Si en Europe
la production de bois est excédentaire, et doit donc être
exploitée, la production de biocarburant est quant à
elle en concurrence directe avec la production agro-alimentaire.
Monoculture industrielle, elle est aussi néfaste pour le
territoire que les autres agricultures de ce type (épuisant
les ressources en eau, polluant l'eau et l'atmosphère de
pesticides et d'engrais
)
Technique
Les combustibles issus de la biomasse ont de multiples applications,
pour le chauffage bois une chaudière de faible puissance
( de 5 à 25kW) permet de chauffer un bâtiment de
100m². Elles sont alimentées manuellement par des
bûches (une fois par jour) ou automatiquement par des bois
fractionnés (granules, sciures, copeaux
).
En dehors du bois, et de la paille, d'autres biocombustibles sont
en train d'apparaitre, comme le Miscanthus, ( herbe à éléphant)
qui aurait l'avantage d'avoir un très bon rendement énergétique
(supérieur à celui du charbon à volume égal).
Des installations plus importantes, utilisant
des chaudières de plus forte puissance (150 kW). Elles
peuvent alimenter en chaleur des immeubles, des groupes de maisons
en milieu rural, des collectivités
La distribution
de la chaleur par le réseau de chauffage est similaire
aux systèmes utilisant des combustibles fossiles.
La caractéristique principale à
prendre en compte pour l'utilisation de la biomasse et en particulier
du bois est le rendement procuré par l'appareil.
On sait qu'une cheminée ouverte offre un rendement très
faible de l'ordre de 10%, a contrario des équipements très
performants peuvent fournir un rendement de 90%.
Plusieurs technologies ont été développées
pour améliorer cette performance, comme les catalyseurs
et les entrées d'air secondaires qui permettent une combustion
presque totale des gaz émis et évitent l'émission
de fumée visible. Le label américain EPA, ou le
label Français "flamme verte" regroupe des fabricants
d'appareil de bonne qualité (70% de rendement minimum,
0,3% de CO). Il s'agit aussi de minimiser les rejets gazeux et
métalliques associés. Les rendements moyens des
différents équipements de chauffage au bois sont
les suivants :
- Cheminée ouverte : 10 à 15%
- Insert fermé par une vitre : 30 à 70%
- Poêle à combustion secondaire) : 70%
- Chaudière : 85 à 95%
- Réseaux de chaleur : 95%
Le biogaz est utilisé de la même
manière que les gaz naturels issus d'hydrocarbures fossiles
(éthane, propane, butane
) pour produire de la chaleur
(pour le chauffage et la cuisson), et de l'électricité.
Il est issu de la décomposition et de la fermentation de
la matière organique en anaérobie (en l'absence
d'air). Ce procédé génère du biogaz
composé de méthane (CH4) et de gaz carbonique (CO2).
Les principaux gisements de biogaz sont les eaux usées,
la part organique biodégradable des déchets (ménagers,
agricoles, industriels et de transformation du bois). La production
de biogaz se fait dans des cuves de quelques m3 : les digesteurs.
Les pompes à chaleur (PAC)
L'air, le sol et l'eau contiennent des réserves
d'énergie sans cesse renouvelées. Une pompe à
chaleur est capable d'extraire de ces milieux des calories qui
peuvent alors être utilisées pour chauffer une construction.
Une pompe à chaleur n'est pas elle-même
une source d'énergie comme le vent, l'eau ou le soleil,
il s'agit d'un équipement, une technologie thermodynamique
captant l'énergie et la transmettant vers le local à
chauffer. Paradoxalement ce dispositif transfère la chaleur
du milieu le plus froid vers le milieu le plus chaud, alors que,
naturellement, la chaleur se diffuse du plus chaud vers le plus
froid jusqu'à l'égalité des températures.
Les systèmes de pompe à chaleur
sont utilisés essentiellement pour le chauffage basse température
(plancher chauffant, ventilation
), en inversant ce système
il est également possible de produire du froid pour la
climatisation, les chambres froides ou plus couramment les réfrigérateurs.
Les appareils les plus performants, à
très fort rendement, permettent de multiplier l'énergie
reçue par 4 ou 5, bénéficiant ainsi d'une
part d'énergie inépuisable et gratuite.
Il faut cependant noter que les PAC ne sont
pas les équipements des plus écologiques : En cas
de fuite, le potentiel de réchauffement des gaz caloporteurs
utilisés sont de 1300 à 3200 fois plus important
que le CO2. De plus cette technologie utilise de l'électricité
pour entraîner la pompe et fonctionner, ainsi il s'agit
plus d'une technique d'utilisation rationnelle de l'énergie
(URE) que d'une technique utilisant les énergies renouvelables.
Pour y parvenir, il serait préférable de coupler
ce système à une source d'électricité
renouvelable.
Technique
Comme une pompe à eau puise l'eau du bas vers le haut,
la pompe à chaleur transfert la chaleur depuis une source
froide vers une source chaude. La source froide peut-être
de l'air, de l'eau ou bien le sol superficiel.
Les pompes captant la chaleur du sol, dites "géothermiques"
sont souvent les plus performantes. Elles nécessitent un
circuit de captage constitué de tuyaux de polyéthylène
enterrés à environ un mètre sous la surface
et formant des boucles. Il faut compter une surface moyenne représentant
le double de la surface à chauffer (200 m² pour chauffer
100 m²), mais cela dépend de la nature du sol, des
conditions climatiques, de l'appareil... Une autre solution utilise
des capteurs verticaux enterrés jusqu'à des profondeurs
de 30 à 80 m.
Les pompes à chaleur à eau captent la chaleur dans
une source naturelle proche de la construction, puits, rivière,
lac, ruisseau, eaux souterraines, si elle est disponible en quantité
suffisante, et si cette utilisation est autorisée. Par
ailleurs, le rejet d'eau refroidie ne doit pas être nuisible
pour l'environnement.
Enfin la pompe à chaleur utilisant l'air extérieur
est la plus couramment utilisée, son installation est la
plus simple, mais elle est aussi la moins performante. Son fonctionnement
peut être bruyant et la température très variable
de l'air diminue ses performances.
Les pompes à chaleur fonctionnent grâce
au cycle thermodynamique du fluide caloporteur via les changements
d'état (liquide / gaz) provoqués par des compressions
et des détentes successives.
Ce système part de la propriété des gaz à
se réchauffer lorsqu'ils sont compressés.
Dans un premier temps, le fluide caloporteur traverse la source
froide dans l'évaporateur, il récupère alors
de l'énergie sous forme de chaleur et s'évapore.
A pression constante, le fluide devient totalement gazeux. Il
passe alors dans le compresseur actionné par un moteur
électrique, où il est comprimé, sa pression
augmente grâce à l'énergie mécanique
fournie par le compresseur. Sa température s'élève
et passe à l'état liquide dans le condenseur, il
cède alors de l'énergie qui est transférée
vers l'extérieur (circuit de chauffage) sous forme de chaleur.
À la sortie du condenseur, la température le fluide
est fortement diminuée. Le détendeur réduit
alors la pression du fluide frigorigène en phase liquide
pour lui permettre de s'évaporer à nouveau, et ainsi
de suite
Le paramètre très important dans
le choix d'une pompe à chaleur est son coefficient de performance
(COP). Pour éviter que la pompe ne consomme autant qu'un
simple convecteur électrique ce coefficient annuel de performance
(COP) doit être le plus élevé possible. Il
correspond au rapport entre l'énergie thermique produite
par le système et l'énergie électrique qu'il
consomme pour son fonctionnement.
Par exemple, si le coefficient de performance indiqué par
le fabricant est de 5, cela veut dire que pour 1 kWh d'électricité
consommé, la construction recevra 5 kWh de chaleur, soit
4/5 de puissance calorifique gratuite.
Le COP n'a de signification qu'à des températures
de source froide et de source chaude données et les valeurs
normalisées données par les fabricants sont pour
un air à 7 °C et de l'eau de chauffage à 35
°C, mais ce coefficient varie en fonction des fluctuations
de température entre le milieu où la chaleur est
prélevée et celui où elle est libérée.
Plus cette différence est grande, plus le COP diminue,
c'est pourquoi il est important de combiner une pompe à
chaleur à un système de chauffage à basse
température (plancher chauffant).
Le COP est donné par le fabricant, celui
doit comprendre l'énergie consommée par tous les
équipements composant le système et pas seulement
le compresseur. Le COP minimum à exiger est de 3,3 (c'est-à-dire
qu'une unité d'énergie électrique devrait
fournir plus de 3,3 unités d'énergie de chaleur),
en dessous le système sera moins efficace et pas plus écologique
qu'une simple chaudière fuel. Car il faut savoir que pour
produire 1kWh d'énergie électrique finale, il faut
3,3kWh d'énergie primaire dans les conditions actuelles
de production par les centrales nucléaires, les centrales
au charbon, au fuel ou au gaz naturel
et de déperdition
par le réseau.
Enfin comme tout équipement technique,
il est toujours préférable de faire appel à
un installateur qualifié (qualification QUALIPAC en France)
car si l'installation est bien réalisée elle aura
une durée de vie supérieure à 15 ans.
Stockage d'énergies renouvelables:
Le soleil et le vent sont des sources d'énergies
propres, renouvelables, non polluantes, inépuisables
Elles sont malheureusement très fluctuantes et les périodes
de production de pointe ne correspondent pas toujours à
celle de la consommation. Il faut donc trouver des moyens moins
polluant et plus durable que les batteries électrochimiques
pour réguler et stocker ces énergies. Les STEP,
l'hydrogène et l'air comprimé sont trois de ces
moyens.
> L'hydrogène
L'hydrogène est l'élément
le plus abondant de l'univers. Il est actuellement pressentit
pour devenir un des plus importants vecteurs d'énergie
à l'instar de l'actuel pétrole.
L'hydrogène peut-être produit par
l'électrolyse de l'eau, c'est-à-dire sa décomposition
en hydrogène (H) et oxygène (O). Actuellement il
est principalement produit à partir d'hydrocarbure et l'énergie
utilisée pour cette électrolyse provient souvent
des centrales nucléaires et thermiques au fuel. Son mode
de production n'a donc rien d'écologique, mais cela est
possible si l'énergie utilisée pour l'électrolyse
de l'eau est de source propre et renouvelable (solaire, éolien,
hydroélectrique, géothermie
.). C'est le cas
par exemple en Islande, où de grandes productions d'hydrogène
exploitant l'énergie des centrales de géothermie.
Une fois produit l'hydrogène peut servir de carburant.
La combustion de l'hydrogène n'émet aucun polluant,
seulement de la vapeur d'eau, elle permet de produire de l'électricité,
via une pile à combustible. Il existe déjà
plusieurs modèles de véhicules expérimentaux
fonctionnant à l'hydrogène.
Cela permet en outre de 'stocker' les énergies solaires
et éoliennes surabondantes à certaines périodes
et absentes à d'autres moments. L'hydrogène aurait
un rôle de régulation, il serait produit par les
surplus d'énergie renouvelable et serait utilisé
lorsque celle-ci manqueraient. La limite actuelle de ce type de
système est le coût élevé de cette
production et les rendements de cette technologie sont assez faibles,
et se limite actuellement à 80%.
> l'air comprimé
L'air comprimé est un autre moyen non
polluant de stocker de l'énergie. Celui-ci peut être
produit à partir d'éoliennes, ou de turbines hydrauliques
utilisant un compresseur d'air à la place de l'alternateur.
L'air comprimé est stocké et permet de faire tourner
un alternateur aux moments où la demande est plus importante.
Par ailleurs l'air comprimé pourrait être utilisé
directement par l'industrie qui utilise déjà des
équipements fonctionnant avec ce fluide.
> Stockage type STEP station de transfert
d'énergie par pompage
Les Stations de Transfert d'Énergie par Pompage (STEP)
sont des équipements plus couramment utilisés pour
stocker et réguler l'énergie grâce à
des bassins de rétention d'eau.
Placée entre deux bassins, un bassin supérieur et
un bassin inférieur, la centrale possède un équipement
hydroélectrique réversible : fonctionnant aussi
bien en pompe, qu'en turbine par un mécanisme utilisé
soit comme moteur soit comme alternateur (machine synchrone).
Lorsque la production électrique d'autres centrales est
excédentaire, par exemple la nuit, elle est utilisée
pour remonter l'eau du bassin inférieur vers le bassin
supérieur, et lorsque la demande le nécessite la
machine convertit l'énergie potentielle gravitationnelle
de l'eau en électricité.
Le rendement (rapport entre électricité consommée
et électricité produite) est de l'ordre de 82%.
Il existe également des centrales
couplées à des systèmes d'éoliennes
actionnant les pompes servant à amener l'eau dans un bassin
surélevé. En cas de déficit d'énergie,
cette réserve d'eau passe au travers de turbines productrices
d'électricité.
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