Plantes
filtrant l'eau pour le traitement en phytoépuration
06.12.2008
23:22
Le
traitement par phytoépuration des eaux usées ou
simplement des piscines écologiques devient de plus en
plus répandu (voir
page eau). Ce type de traitement nécessite des plantes
macrophytes originaires des zones humides naturelles : des plantes
vasculaires (plantes supérieures) et non-vasculaires (algues),
végétation émergente (non-ligneux, plantes
qui poussent avec leurs racines dans le substrat et leurs tiges
et les feuilles qui sortent de l'eau de surface). La photosynthèse
produite par les algues augmente la teneur en oxygène de
l'eau qui affecte à leur tour les éléments
nutritifs et les réactions. Les plantes vasculaires contribuent
au traitement de l'eau par un certain nombre de moyens: elles
stabilisent les substrats, tout en améliorant leur perméabilité
et limite la vitesse des flux d'eau, ce qui permet à la
matière en suspension, le carbone, les éléments
nutritifs et les oligo-éléments d'intégrer
les tissus végétaux. Elles aèrent le substrat
en apportant de l'oxygène entre leur tige et les racines,
celles-ci sont des points de fixation pour les micro-organismes
et fournissent des nids pour le développement et l'alimentation
des microorganismes. Elles produisent de l'humus au moment de
leur décomposition.
Enfin elles améliorent aussi considérablement la
valeur esthétique du site.
Les plantes qui sont les plus souvent utilisés dans les
filtres sont des plantes persistantes émergentes, telles
que les scirpes (Scirpus), laîches (Eleocharis), carex (Cyperus),
joncs (Juncus), roseaux communs (Phragrnites), et massettes (Typha).
Toutes les espèces des zones humides ne sont pas appropriées
pour le traitement de l'eau. Les espèces doivent être
choisies localement parmi les plantes des zones humides qui poussent
dans le même climat et même contexte naturel.
Pour le lagunage, piscine
écologique et filtre avec eaux en surface ayant une teneur
élevée en matière organique, on utilise généralement
les scirpes car ils sont tolérants de haut niveau des éléments
nutritifs, ils se cultivent facilement mais ne sont pas envahissants.
Les iris peuvent être plantés en bordure et fournir
des couleurs. Les massettes, quenouilles ou les roseaux ont été
utilisés fréquemment en raison de leur grande tolérance
pour de nombreux types d'eaux usées, mais ils ont des inconvénients.
Les massettes, les roseaux et les quenouilles sont envahissants,
leurs tubercules sont un des aliments préférés
des rats musqués et des vers.
Un mélange de diverses plantes renforce le fonctionnement
des filtres, de plus une végétation diversifiée
est esthétiquement agréable et est plus susceptibles
de résister à des espèces envahissantes,
aux perturbations, et aux nuisances.
Concernant les filtres
à flux enterré ou flux souterrain, on utilise des
scirpes, des roseaux, des quenouilles, ou une combinaison des
trois. Le roseau et le phragmite commun sont largement utilisés,
bien que très envahissants. Certains systèmes ont
été plantés avec une diversité de
végétation semblable à celle d'un marais
naturel.
Cette végétation
peut provenir de semences, de plants, de plantes entières
ou de parties de plantes (greffes, les rhizomes, les tubercules,
ou de boutures).
La semence de graines est la solution la plus économique,
mais aussi la plus incertaine et imprévisible. L'eau peut
empêcher leur germination ou leur croissance, de plus les
graines peuvent être emportée par les précipitations
Les terres extraites des marais proches du site regorgent de graine,
de rhizome, de pousse, de racines de plantes indigènes
bien adaptées aux conditions locales et prêtes à
envahir une nouvelle zone humide. Extraire des terres ou des plantes
des marais est parfois interdit, dans le cas contraire, un échantillon
de 8 à 10 cm de diamètre emprunté dans une
zone proche peut être greffé sur le filtre.
Une fois en place, le sol doit être gardé humide,
mais pas inondées, jusqu'à ce que les graines germent.
La végétation peut aussi provenir de pépinières
commerciales proche du site. De préférence dans
un rayon de moins de 150km
La période de
plantation commence en général après l'automne
et se termine après le premier tiers de l'été.
L'automne est recommandé pour les tubercules et de racines
et donne de très bons résultats pour les scirpes,
et les joncs. Carex et quenouilles préfèrent attendre
le printemps.
La plantation se fait généralement à la main
sur un sol décompacté, souple et humide. Auparavant
il aura été superficiellement inondé afin
de régler la hauteur du sol et le niveau du lit.
Les propagules dormantes, comme les tubercules et les rhizomes,
doivent être plantés dans le substrat à une
profondeur suffisante (à 2 - 5 cm de profondeur) pour les
empêcher de flotter. Les tiges doivent être laissés
sur les tubercules de sorte que les plantes peuvent obtenir l'oxygène
à travers la tige lorsque la zone humide est inondée.
Les plants sont généralement espacés de 0,3
- 1 m d'intervalle. Le niveau d'eau peut suivre la croissance
des plantes, mais jamais les submerger pendant de longues périodes.
Souvent, l'excès d'eau provoque plus de problèmes
au cours de la première saison de croissance que l'insuffisance,
car l'eau limite l'oxygénation des racines. Malgré
une tolérance relativement large du niveau d'eau, de plantes
d'eau douce se sélectionnent souvent en fonction des petites
variations de profondeur de l'eau, ce qui produit le zoning apparent
de la végétation sur les rives du marais. La plupart
des espèces des zones humides sont adaptés aux fluctuations
saisonnières des niveaux d'eau, mais la plupart des plantes
peuvent tolérer ni de longues périodes d'inondation
ni la déshydratation de leurs racines. Par ailleurs, une
protection (comme du grillage) peut être nécessaires
pour empêcher les animaux d'endommager les jeunes pousses,
par les merles, les rats musqués et autres animaux des
campagnes.
Espèces recommandées
:
> Arum
de virginie (Peltandra virginica)
Niveau d'eau : 30cm
Exposition en plein soleil ou à l'ombre partielle. Haute
valeur naturelle.
Feuillage et greffes ne sont pas consommés par les oies
ou des rats musqués.
Croissance faible. pH: 5.0-6.5.
> Saule
blanc (Salix Alba)
traite les pollutions aux métaux lourd, l'azote, le phosphore
et les germes pathogènes
> Jacinthe
d'eau (Eichhornia crassipes)
nettoie les excès de phosphore et de nitrate, les métaux
lourd et les polluant organiques.
> Peuplier
blanc (Poplus alba)
S'adapte aux eaux et aux sols pollués en particulier au
pétrole et au chlore
> Bambou
( Phyllostachys)
absorbe les polluant durant sa croissance
>Sagittaire
(Saggitaria latifolia)
Niveau d'eau : 30cm
Grand colonisateur. Colverts et rats musqués peuvent consommer
leurs tubercules. Forte évapotranspiration
>Scirpe
piquant (Scirpus pungens)
Niveau d'eau : 15cm
Colonisateur rapide. Peut tolérer des périodes de
sécheresse.
Efficace pour la purge de métal. Abrite sauvagine et oiseaux
chanteurs.
>Scirpe
valide (Scirpus validus)
Niveau d'eau : 30cm
Grand colonisateur. Exposition plein soleil. Capacité de
purge de forte teneur en polluant. Fournit nourriture et abri
pour de nombreuses espèces d'oiseaux. pH: 6.5-8.5.
>Glaïeul
bleu (Iris versicolor)
Niveau d'eau : 5 à 15cm
Fleurs ornementales. Peut tolérer partiellement à
l'ombre mais exige le plein soleil en floraison. Préfère
les sols acides et est tolérant de haut niveau des éléments
nutritifs. Elle est aussi utilisée en homéopathie
> Iris
Jaune (Iris pseudacorus) traite les métaux lourd
> Papyrus
(cyperus payrus)
Traite les eaux usées
> Palétuvier
(Rhizophora mucronata)
Purge les polluants de côtes maritimes ( en particulier
dans les mangroves) avant qu'ils n'arrivent à la mer.
> Massette
ou quenouilles (Typha latifolia)
Niveau d'eau : 30à 45cm
Grand colonisateur. Tubercules mangés par des rats musqués
et les castors. Fort traitement de polluant, riche en sel et en
hydrocarbure. pH: 3.0-8.5.
> Massette
à feuilles étroites (Typha angustifolio)
Niveau d'eau : 30cm
Grand colonisateur. Tubercules mangés par des rats musqués
et les castors.
Tolère l'eau saumâtre. pH: 3.7-8.5.
> Baldingère
faux-roseau (Phalaris arundinocea)
Niveau d'eau : 15cm
Pousse sur des zones exposées et dans les eaux profondes.
Bon couvre-sol pour talus.
> Saurure
penchée ou Queue de Renard ou Queue de Lézard (Saururus
cernuus)
Niveau d'eau : 15cm
Croissance rapide. Tolérant l'ombre. Faible valeur pour
la faune sauf pour les canards des bois.
>Pontédérie
à feuilles en cur (Pontedaria cordata)
Niveau d'eau : 30cm
Exposition en plein soleil ou à l'ombre partielle. Valeur
modérée pour la faune. Nectar pour les papillons.
pH: 6.0-8.0.
> Roseau
commun (Phragmites australis)
Niveau d'eau : 7 à 10cm
Plantes très envahissantes; à très faible
valeur pour la faune. pH: 3.7-8.0.
Transforme tout type de boue pollué en terreau
> Jonc épars,
Jonc spiralé (Juncus effusus)
Niveau d'eau : 7 à 10cm
Tolérant dans des condition humide ou seche. Alimente les
oiseaux.
Pousse généralement en touffes.
> Souchet
des marais (Eleocharis palustris)
Niveau d'eau : 7 à 10cm
Tolère partiellement l'ombre. Pousse en petites touffes
et forme souvent de larges groupes.
> Carex
ou laîches (Carex)
Niveau d'eau : 7 à 10cm
Plante des zones humides et mais aussi des plaines et des montagnes.
Haute valeur pour les sauvagines et les oiseaux chanteurs.
Elimine les germes pathogènes
> Le
nénuphar jaune (Nuphar luteum )
Niveau d'eau : 1,5m avec un minimum de 60cm
Tolérant de la fluctuation des niveaux d'eau. Valeur modérée
pour nourrir la faune, mais fort potentiel de couverture. Bonne
tolérance des eaux acides (jusqu'à un pH 5,0).
> Nymphea
et Villarsia nymphoides
Apporte des l'air dans l'eau
> Myriophylle
(Myriophylum aquaticum)
Oxygène de l'eau
> Acore
Calame (Acorus calamus)
Niveau d'eau : 7 à 10cm
Produit des fleurs séparées. Ce n'est pas un colonisateur
rapide.
Bonne tolérance des eaux acides, il tolère aussi
les périodes sèches et partiellement à l'ombre.
Faible valeur pour la faune.
> Riz
sauvage (Zizania aquatica)
Niveau d'eau : 30cm
Exige une exposition en plein soleil. Haute valeur naturelle (graines,
parties de plantes, et greffes alimentent les oiseaux et les rats
musqués.) Plante annuelle, non persistante, elle ne se
reproduit pas naturellement.
De nombreuses autres espèces peuvent
être plantées à la fois pour leur capacité
d'épuration et leur qualité ornementale, comme l'ache
inondée (Apium inudatum), le glycérie aquatique
(Glyceria maxima et cv. Variegata), la pesse d'eau (Hippuris vulgaris'),
la jussie (Jussiaea grandiflora), la menthe aquatique (Mentha
aquatica et Mentha aquatica rubra), le trèfle d'eau (Menyanthes
trifoliata), l'oenanthe (Oenanthe aquatica et fistulosa) , la
renoncule (Ranunculus flammula, Ranunculus lingua), le rubannier
rameux (Sparganium ramosum), l'épiaire des marais (Stachys
palustris), le cornifle (Ceratophyllum, chara. elodea, tillea,
potamogeton, stratiotes), la fougère aquatique (Azolla,
hydrocharis, lemna, trapa), le jonc fleuri (Butomus umbellatus),
la menthe des cerfs (Preslia cervina) et la véronique des
ruisseaux (Veronica beccabunga)
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